En septembre, ce sera fini !

L’exposition WAX – entre héritage et réappropriation, actuellement au Musée de l’Homme à Paris (du 5 février au 7 septembre 2025), propose un parcours à travers l’histoire inattendue de cette étoffe, exemplaire des rencontres culturelles et des dynamiques de pouvoir qui traversent les sociétés 

Des origines indonésiennes

Le wax, bien que perçu comme un emblème africain, puise ses racines dans le batik indonésien, un tissu teinté à la cire. Ce savoir-faire ancestral a été industrialisé par les Européens au XIXᵉ siècle avant de rencontrer un succès retentissant en Afrique de l’Ouest, où artisans, commerçantes et consommateurs l’adoptent et le réinventent 

Une identité hybride et narrative

L’exposition retrace plus de 120 ans de circulation entre Asie, Europe et Afrique, mettant en lumière l’hybridité du wax. Populaire, il devient emblématique, véhiculant des messages sociaux, religieux ou politiques selon les motifs choisis. D’un simple tissu commercial, il est transformé en marqueur d’identité panafricaine et expression de fierté culturelle

Les Nana Benz, actrices de diffusion

Un focus passionnant est consacré aux Nana Benz, ces commerçantes togolaises des années 1960 qui ont distribué le wax sur les marchés ouest-africains et contribué à son statut convoité. L’exposition présente photographies, archives et objets, témoignant du rôle essentiel de ces femmes dans le façonnement d’un empire textile africain.

Art, mode et réappropriation contemporaine

Un second volet met en avant la réappropriation du wax par des artistes, photographes et stylistes contemporains. On y découvre des œuvres de Thandiwe Muriu, Omar Victor Diop, Romuald Hazoumé ou encore des créations de designers à l’avant-garde mode. Vestes, robes, accessoires, installations démontrent que le wax n’est pas un simple imprimé, mais un vecteur de création, d’appartenance et de questions identitaires.

Enjeux contemporains : appropriation vs autonomie

Le Musée invite à réfléchir aux tensions liées à l’appropriation culturelle – notamment à travers des événements et discussions sur le sujet. Qui détient l’authenticité ? Quel est l’impact de la production contemporaine (souvent asiatique) sur les communautés africaines ? L’exposition explore la montée de modèles de fabrication locale, prônant un wax africain pour les Africains.

Pourquoi aller voir WAX ?

• Pour comprendre comment un tissu « africain » est en réalité le fruit de circulations mondiales, de transferts techniques et d’influences croisées.
• Pour s’émerveiller devant une scénographie inspirée, colorée et vivante.
• Pour découvrir l’histoire méconnue des Nana Benz, ces figures emblématiques de l’histoire économique ouest‑africaine.
• Pour questionner son regard sur l’appropriation culturelle, la mondialisation et la justice économique.

Infos pratiques

• Dates : 5 février – 7 septembre 2025
• Lieu : Musée de l’Homme, 17 place du Trocadéro, 75116 Paris
• Horaires : 11h–19h sauf mardi, 1er mai, 14 juillet
• Tarif : environ 15 €

En somme, WAX est bien plus qu’une exposition textile : c’est un voyage historique, sociologique et artistique. Il invite à redécouvrir un motif, à percer ses secrets et à mesurer toute la portée d’un tissu engagé et inspirant. À ne pas manquer !